Skullboard is not a crime!

Il passe tête en avant tel superman, vous les avez surement déjà vus sur un des événements du championnat de France ou un freeride. Cousin du skeleton, mais aussi très apparenté au bodyboard (et quelle presepective quand n’importe quelle route devient une vague qui déroule à l’infini) le skullboard est un des nouveaux engins à roulette utilisant la gravité ayant abouti ces dernières années. Voiçi donc ci-dessous, l’histoire du skullboard par son inventeur, Mr Claude Gesta que certains connaissent déjà pour sa grande expérience du ski et du snowboard puisqu’il était notamment préparateur et conseiller technique des équipes de France de snowboard et de ski pour les JO de Turin.
Claude est en ce moment au Canada, pour présenter son onventions au Top Challenge à Montréal (http://www.topchallenge.ca/) avant de se diriger vers l’état de Washington aux USA pour le Maryhill Festival of Speed (http://www.maryhillfestivalofspeed.com/).

Toute l’histoire pour vous dans la suite et pour en savoir plus n’oubliez pas deconsulter le site officiel du skullboard: http://www.skullboard.com/

Alors que la saison bat son plein voiçi un petit sujet concernant le skullboard, engin que j’ai inventé, il y a 5 ans maintenant.

Tout a commencé lorsque la route d’accès au tunnel du Mont Blanc a été fermée après qu’un incendie ait rendu inutilisable le tunnel pour plusieurs années. Les sessions de longskate se succédaient du fait de la faune de riders du monde entier qui vivent à Chamonix.

C’était l’age d’or ; Supaflex, SC8 Aluflex, Sector 9 se vendaient alors comme des petits pains dans les shops de Chamonix. Un « Clin d’œil météo » diffusé sur France 2 immortalisa cette période un peu folle. Le tournage eut lieu le lendemain du goudronnage de la route après de légères giboulées pluvieuses, ce qui explique en partie les slides monumentaux qu’on y fit.

A cette époque je vivais au pied de cette route (juste en contrebas du virage 4) , je ridais et préparais des snowboards l’hiver. L’été je sous louais mon mazot (sorte de micro chalet sans fondations) pour filer faire du bodyboard en Indonésie!

C’est donc tout naturellement que je décidais de dévaler cette route en position « prone ».

Mes premiers skullboards furent bidouillés avec de vieux snowboards mais le wooble engendré par la souplesse excessive de la planche interdisait la vitesse élevée et le contrôle précis des trajectoires en courbe.

Je cherchais un système de freinage. Mes tentatives de coller des morceaux de pneu sur le bout de mes bottes, mes mains ou mes coudes s’avérèrent infructueuses. Quelques cônes de la DDE, ainsi que quelques paires de chaussures ou de bottes de moto furent sacrifiées! Une autre expérience fit rire mes collègues riders quand je décidais de coller des cuillères à soupe sans manche sur le bout de mes bottes pour freiner! Mauvaise idée car je fus obligé de m’arrêter en catastrophe pour retirer mes bottes d’urgence avec les gros orteil en train de me brûler!!!

Enfin, je découvris le système de freinage de l’actuel skullboard et ce fut une révélation. Je fis essayer l’engin à des copains et ils me confirmèrent la facilité de prise en main de mon skullboard et sa surprenante efficacité au freinage.

Le choix du nom « skullboard » me parût évident puisqu’il s’agissait d’une planche qui ressemblait à un skeleton de route. Le paradoxe est que le terme « skeleton » avait été adopté du fait de sa construction tubulaire qui évoquait la structure d’un squelette!

Une anecdote un peu hors sujet mais rigolote mérite d’être racontée ; mon ami Jean-Pierre voulu me prêter son char (tricycle dont la roue avant est dirigée avec les deux pieds) pour descendre la route. Il me dit : « y’a pas de freins, mais ne t’inquiète pas, prends ce mini parachute dans ta main (bricolé avec une vieille toile de parapluie!) si ça va trop vite tu le laisses se déployer et ça te ralentira! Aussitôt dit, aussitôt fait, mais impressioné par la vitesse avant même la première épingle je lachais le parachute à une vitesse trop faible pour qu’il ne s’ouvre et ses suspentes allèrent s’enrouler autour de l’axe des roues arrière. Je fus donc obligé de descendre à fond toute la route et ses quatre virages en épingles….avec Jean-Pierre derrière en voiture un peu inquiet mais mort de rire…!

A la fin de cette période bénie nos descentes étaient de moins en moins tolérées car la route était fréquentée par les véhicules de chantier du tunnel. Mon mazot servait de refuge aux riders voulant échapper aux forces de l’ordre! Il m’arriva une fois de croiser une voiture de gendarmerie ! Le temps qu’ils s’essuient les yeux , qu’ils fassent demi tour et me rattrapent toutes sirènes hurlantes, j’étais en entrée de virage 4! Un gros slide pour m’arrêter et nous voilà à consulter ensemble le Dalloz pour trouver une catégorie d’infraction se rapprochant le plus de la mienne, qui elle n’est évidemment pas répertoriée! Finalement, je fut très légèrement verbalisé ( j’eu même droit à quelques compliments dans le flot de remontrances?!) et ce fut une de mes dernières descentes sur « route ouverte » ! La D173 à Annecy devint alors mon nouveau spot où tester mes engins. Je m’en rapprochais en déménageant à Passy.

Barbaque venait me voir de temps en temps avec sa luge brancard, on s’organisa une fois une session d’automne du col de la Forclaz jusqu’à Martigny. Gilbert Genoux alias Gigi, roller de descente confirmé s’il en est, vint se joindre à nous plusieurs fois au tunnel.

Au printemps 2003, à l’invitation de Barbaque, une petite délégation de longskaters Chamoniards et moi nous rendîmes au Derby des 7 Laux. Je gagnais l’épreuve dans la catégorie snowboard/streetluge.

L’été suivant , je me rendis à divers free rides ainsi qu’aux Championnats du Monde de Kaunertal « parrainé » par Olivier WAGNER, Champion du Monde de streetluge. Il me présenta aux organisateurs et je fût autorisé à descendre tête en bas en démonstration!

A cette occasion, je fit une caméra embarquée, elle fut projetée sur grand écran devant tous les meilleurs riders de downhill du monde et fut généreusement applaudie, j’en fut ému d’autant plus que ça tombait le jour de mes 40 ans!

Je fis alors un DVD comprenant la compilation des 5 premières vidéos de skullboard et des photos de Mark BUSCAIL que j’appelais « SKULLBOARDING TRUE STORIES » en hommage au film TRUE STORY du groupe TALKING HEADS sorti il y a une vingtaine d‘années.

Lors de mon dernier trip en indonésie, je m’étais enfoncé profondément une épine d’oursin dans le talon. Elle y resta trois mois avant de se manifester par une infection qui nécessita une opération et qui m’interdit de snowboarder. Je décidais donc de consacrer cette période à fabriquer ma première série de skullboards. Il furent vendu la saison suivante. Nous sommes maintenant huit skullboarders et trois skullboardeuses possesseurs de leur engin. Les filles s’avèrent être de redoutables compétitrices!

Un second DVD fut gravé inspiré cette fois de l’album de VAN HALEN, « FAIR WARNING » intégrant des images de Fontainebleau et Mesnières filmées et montées par Philippe RULLEAU ainsi que des extraits de road trip et un Clip évoquant l’époque Chamoniarde évoquée plus haut.

Après les démos et les free rides vint le moment des compétitions. Les skullboarders furent admis à participer aux épreuves de Championnat de France et Championnats du Monde 2006. Le reste de l’histoire, s’écrit maintenant au présent avec la saison de downhill qui s‘annonce riche en événements.!

Les nombreux kilomètres parcourus par tout le team de skullboarders, skullboardeuses et moi-même ont permit d’améliorer encore l’engin en termes d‘ergonomie, performance et puissance de freinage, sans parler du design…. certaines innovations telles que le brake booster ont été validées par tout le team puisque ce dispositif permet d’améliorer le freinage tout en utilisant des planches encore plus rigides et donc plus rapides et plus stables. Que du bonheur!

La série 2007 est donc bien prête, vous pouvez la découvrir, essayer et même acquérir un skullboard sur la plupart des événements de cette saison!

 

Claude GESTA
http://www.skullboard.com/

NDLR: Cela fait un bon moment que nous voulions publié cet article, un problème technique l’a bloqué au fond d’un trou cybernétique mais voilà le mal est réparé. Nos excuses Claude.